Thèse
Espace, frontière de l’infini : imaginaires science-fictionnels dans le graffiti français des années 1980 à nos jours, sous la direction de Thierry Dufrêne.
Au tournant des années 1980, une tendance visuelle se développe aussi bien dans le graffiti américain qu’européen : les lettres d’argent prennent des allures mécaniques, les personnages arborent des armes futuristes, des vaisseaux spatiaux font leur apparition et la science-fiction devient un nouvel univers a explorer. Si en France, les graffeurs puisent volontiers dans le répertoire américain au travers des comic books et des innombrables superproductions hollywoodiennes, on ne peut nier l’existence d’inspirations propres à la scène locale et le développement de personnalités artistiques faisant école. Un magazine comme Métal Hurlant (1975-1987 pour la première période de diffusion) mettant en avant des esthétiques aussi marquées que celles des dessinateurs Moebius, Philippe Druillet, Jean-Claude Mézières ou Hans Ruedi Giger, a tout autant influencé les réflexions et œuvres de graffeurs tels que LOODZ, LOKISS, DEM189, BABS ou FUNCO. Il en va de même pour les mangas et la japanimation dont les premières diffusions, puis les itérations les plus magistrales (Akira (1988) ou Ghost in the shell (1995)) poussent à l’émulation artistique. Dès lors, l’étude de cette culture visuelle aux multiples ramifications apparaît comme un enjeu crucial dans l’étude iconographique et théorique du graffiti. Au cœur de cette galaxie de références, se dessinent autant de télescopages transnationaux au travers de crews qui élaborent des théories nébuleuses articulées autour de lettrages spatiodynamiques, ainsi que de véritables fictions narratives dans lesquelles s’intègrent leur pratique.
Domaines de recherche
- Graffiti, Street Art et Art Urbain
- Science-fiction
- Imaginaires fictifs populaires
- Cultural et Visual Studies