Erwann Berthelot

Le motif de la tache dans le cinéma de fiction, sous la direction d’Éric Thouvenel

Mon projet de thèse porte sur le motif de la tache dans le cinéma de fiction. Dans la lignée de l’approche iconologique d’Aby Warburg, je m’intéresse à l’apparition de ce motif qui traverse des œuvres de différentes époques et zones géographiques. Il crée ainsi un lien entre des cinématographies pourtant diverses comme celles de Michelangelo Antonioni, Alain Robbe- Grillet, Robert Bresson, Paul Verhoeven, Krzysztof Kieslowski ou encore la série Breaking Bad. Alors que les cadres filmiques transforment les objets en « cinèmes » (Pasolini), nous nous interrogeons sur la place et la fonction de ce motif « asignifiant » (Deleuze) dans l’économie narrative. Notre réflexion s’articule autour des propriétés sémantiques de ce motif qui ne cesse de réinventer ses formes et ses sens de films en films. Nous analysons comment la tache résiste à la narration ou bien s’insère dans cette économie narrative, jusqu’à, dans certains cas, la susciter. J’en viens à proposer l’hypothèse – après Éric Rohmer, François Regnault, Emmanuelle André et Élie During – de taches comme structures cinématographiques, tant sur le plan formel que narratif, chez quelques cinéastes comme Henri-Georges Clouzot, Luis Buñuel ou Ruben Östlund. Les textes de Roland Barthes, Nicole Brenez, Jean-Claude Lebensztejn, Ferdinand de Saussure, Emmanuel Siety ou Peter Szendy forment le socle bibliographique à partir duquel se déploient mes réflexions.

Monographie

• Les animaux en contexte apocalyptique chez Béla Tarr (titre provisoire), l’Harmattan, Coll. « Champs visuels », Paris. À paraître.

• « Le personnage confisqué. Cinéma à l’épreuve de l’épilepsie », Débordements, 2022.
• « Architecture et cinéma vus par les motifs du plan et de la maquette. Déconstructivisme, cinéma prédramatique et dystopie », TransversALL, Rennes, 2022.