Colloque / Cinéma et Archéologie. Conférences, projections, performances
11, 12 et 13 mai 2023
Que fait le cinéma de l’archéologie, de ses découvertes, de ses pratiques, de son épistémologie ? En quoi fait-il lui-même de l’archéologie ? Y a-t-il des pratiques cinématographiques que l’on peut qualifier d’archéologiques ? Les méthodologies et théories de l’archéologie permettent-elles de penser le cinéma ?
Il peut sembler étonnant de confronter d’un côté une science historiquement et communément associée au passé, à l’élaboration de l’antiquité classique, à la mise au jour de chefs d’œuvre, à la naissance du musée, et de l’autre un médium perçu, dès ses origines, comme éminemment « moderne », au sens baudelairien du terme – art du présent, du fugitif, du mouvement, du quotidien. En réalité, l’archéologie ne cesse d’interroger le rapport du présent au passé, lointain ou très récent (l’archéologie du présent) et les modèles temporels sous-jacents (tradition, héritage, patrimoine, généalogie, discontinuités, anachronies, etc.), ou encore la part d’imaginaire, de fiction, de narration à l’œuvre dans toute entreprise de mise au jour, de restauration, ou de restitution muséographique.
De son côté, le cinéma a très tôt puisé dans les découvertes archéologiques, directement ou par le biais d’autres arts, pour mettre en scène l’antiquité, trouvant dans l’histoire et l’iconographie classique une légitimité artistique, le support d’une argumentation idéologique ou de constructions identitaires, mais voyant aussi dans la reconstitution de mondes disparus le moyen de faire la preuve de ses pouvoirs spectaculaires et inédits de re-présentation, d’animation. Plus tard, notamment dans le sillage de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux cinéastes cherchent au contraire dans le monde qui les entoure la présence du passé, fragmentaire, opaque, réduite aux traces qu’elle a laissées et à ses lacunes.
En croisant conférences, projections, et dialogues avec des cinéastes ou des artistes, ce colloque souhaite interroger les pratiques, les objets et les questions que le cinéma et l’archéologie ont en partage – entre autres exemples, la question de la trace, du fragment, de la lacune, de la mise en récit et de la fiction.
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Colloque organisé dans le cadre du Projet ICAAR – « temps réInventés: Cinéma, Antiquités, ARchéologie », porté par Anne-Violaine Houcke
Laboratoire Histoire des Arts et des Représentations (HAR), université Paris Nanterre ; Labex Les passés dans le présent ; International Center Archive of Performances of Greek and Roman Drama (APGRD), University of Oxford ; musée du Louvre
Responsabilité scientifique et comité d’organisation
Dominique de Font-Réaulx (musée du Louvre), Anne-Violaine Houcke (université Paris Nanterre), Philippe Jockey (université Paris Nanterre), Rémi Labrusse (EHESS), Barbara Le Maître (université Paris Nanterre), Pascale Raynaud (musée du Louvre)
Comité scientifique
Dominique de Font-Réaulx, Cécile Giroire, Anne-Violaine Houcke, Philippe Jockey, Rémi Labrusse, Elisabeth Le Breton, Barbara Le Maître, Philippe-Alain Michaud, Francis Prost, Pascale Raynaud, Alain Schnapp, Salvatore Settis, Ariane Thomas