« L’exposition (…) est le résultat d’une recherche associant l’université Paris Nanterre et le Centre Pompidou sous l’égide du LabEx Arts H2H. L’objectif était à l’origine de travailler sur deux réseaux de photographes : d’une part la « Section photo » de l’AEAR (Association des écrivains et artistes révolutionnaires, fondée par Paul Vaillant-Couturier en 1932) ; d’autre part les Amateurs photographes ouvriers, une organisation jusqu’alors assez inconnue des historiens, regroupant des photographes anonymes. (…) Beaucoup de ces tirages portent sur des thématiques qu’on qualifiait de « documentaires et sociales », sans vraiment savoir ce que ces adjectifs recouvrent. Or, comme nous l’avons nous-mêmes découvert, nombre des photographes en question étaient actifs dans des organisations politiques de gauche, travaillaient pour des journaux illustrés communistes, étaient membres de groupes d’agit-prop. Les adjectifs « documentaire » et « sociale » ont ainsi gagné en précision, à mesure qu’on saisissait la teneur anticapitaliste de ces documents. On est loin de l’image édulcorée de ce qui sera qualifié de « photographie humaniste » dans les années 1950. » Extraits d’un entretien de Christian Joschke réalisé par Sarah Al-Matary pour la Vie des Idées
Le catalogue de l’exposition est publié aux Editions Textuel :
Florian Ebner, Damarice Amao, Christian Joschke, Photographie, arme de classe, photographie sociale et documentaire en France, 1928-1936, Éditions Textuel.
304 pages, 49€, parution le 31 octobre 2018.
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