Une pièce à nous
Art et vie en commun
Journées transversales du laboratoire HAR et du séminaire des doctorants du HAR – Université Paris-Nanterre, 19/20 juin 2017.
Dans le cadre des activités organisées par les doctorants du HAR, nous proposons deux journées d’étude, co-organisées par le HAR, le LESC, l’UFR Phillia et le séminaire des doctorants du HAR. À cette occasion, nous nous proposons d’interroger le moment de surgissement de l’art dans la vie ordinaire d’une communauté. Une pièce est un objet théâtral, une pièce de musée, une chose de collection, une œuvre musicale… Ici, nous voulons interroger son surgissement et son rapport à la communauté au sein de laquelle elle apparaît. Comment identifier, au sein d’une communauté, le surgissement de l’art ? Qui lui confère ce statut ? Comment l’ouvrage devient-il une œuvre ? Comment s’inscrit-il ou se distingue-t-il du cours de la vie ordinaire ?
Nous entendons mener une réflexion résolument transdisciplinaire, réunissant chercheurs et doctorants des différents horizons scientifiques et artistiques concernés ainsi que plusieurs intervenants extérieurs : Jean-Frédéric Chevallier et Gabriella Cserhàti, tous deux metteurs en scène, interrogeront plus précisément le rapport de l’art et du spectacle avec la vie ordinaire des communautés dans lesquelles ils éclosent et qui les composent. Ils seront nos invités extérieurs à l’université. Leurs interventions seront précédées et suivies de communications données par les doctorants et chercheurs intéressés venus du LESC ou du HAR et des étudiants de Master suivant le cursus Cinéma anthropologique et documentaire.
Jean-Frédéric Chevallier mène depuis 9 ans un travail singulier avec des villageois Santhals au Bengale: ensemble ils élaborent des dispositifs théâtraux (incluant vidéo, danse, musique, déambulations, interventions sur le paysage etc.), selon des modalités d’agencement esthétiques extrêmement contemporains, dont la production, la réalisation et la mise en œuvre sont confiées aux villageois, non- professionnels au sens classique du terme et cependant praticiens constants de l’art – certains spectateurs et d’autres acteurs, suivant les projets. Les limites poreuses entre ce qui constitue l’événement artistique et l’espace dévolu au spectacle invitent à interroger de manière originale tout à la fois la notion de « théâtre » (ou d’arts dits vivants), celle de « communauté » (ou de dynamiques communautaires) et leur relation possible aujourd’hui. Au-delà, elles invitent à poser la question de la nature et des modalités d’apparition d’un « art » qu’on dirait alors « communautaire ».
A Paris, Gabriella Cserhàti et le GK Collective qu’elle dirige artistiquement, proposent une recherche sur l’utilité publique de l’art théâtral par le brouillage des limites entre le surgissement de la fiction
et le réel ordinaire. Après le « Théâtre caché », le GK Collective expérimente depuis plusieurs années les « spectacles pour un seul spectateur », postulant une perméabilité – accrue par l’isolement du spectateur comme par l’excès revendiqué du dispositif à l’égard de ses potentialités économiques – entre le jeu et l’expérience réelle, interrogeant la «performativité» d’un art sur l’émergence d’une communauté lorsqu’il est ouvertement adressé à un seul spectateur ; le GK réinterroge par la politique de la jauge minimale, la frontière entre expérience artistique et vie ordinaire et ce qui fonde une communauté lorsqu’elle n’est jamais une assemblée concrète.
Ces journées transversales articuleront un temps théorique, pendant la journée du 19 juin qui s’achèvera par une conférence de Jean-Frédéric Chevallier intitulée Des présentations théâtrales : itinéraire d’un metteur en scène entre France, Mexique et Inde, à un temps d’atelier, le 20 juin au matin, sous la conduite de Jean- Frédéric Chevallier (http://fr.trimukhiplatform. org/sceneetcommunaute/). Cet atelier est ouvert à tous : étudiants du LESC et de PHILLIA, chercheurs et doctorants.
Les communications (20 minutes/10 minutes de discussion), devront interroger le « surgissement de l’art », la question de la communauté et de ses modalités de représentation ou d’incarnation, le passage de l’œuvre à l’œuvre d’art et sa reconnaissance par la communauté.
Cet appel s’adresse à tous les chercheurs et doctorants de notre laboratoire et des structures partenaires, toutes disciplines confondues.
Nous vous remercions de faire parvenir vos propositions de communication, qui n’excèderont pas une page, d’ici le 25 mai, à doctorantsHAR@gmail.com.